Marion du faouët"Petite marion"


Le Bagad Marionig Bro ar Faoued emprunte son nom à la célèbre cheffe de bande du
XVIIIe siècle Marion du Faouët.

Marionig étant en breton un diminutif affectueux pour Marion.

Mais qui est vraiment Marion du Faouët ?


Le 6 mai 1717 dans le hameau de Portz en Haie aux portes du Faouët, naît dans une famille très pauvre, la petite Marie-Louise troisième enfant de Félicien Tromel et d'Hélène Kerneau. Elle grandit, entourée d’une sœur et trois frères vivant de la vente d’articles de mercerie et de la mendicité. Rapidement les premiers larcins améliorent le quotidien.



« ...Avec sa mère, elle court le pays, visite les foires et les pardons, vendant de la menue
mercerie, des tresses, des lacets, des cribles pour tamiser le grain. Elle fréquente toute
espèce d'individus suspects... » (J.Lorédan).



Marie-Louise ou Marion dite aussi Marie Finefont (le terme désigne une personne rusée, intelligente), commence sa carrière de bandit de grand chemin à l'âge de 23 ans, sur une grande partie de la Cornouaille et du Pays Pourleth. Elle compte jusqu'à quarante affidés sous ses ordres, réunis dans la Compagnie Finefont. Les victimes sont dépouillées sans effusion de sang, et les voisins ou les pauvres, sont épargnés. La bande attaque surtout des « étrangers » à la région et en particulier, les marchands qui reviennent des foires ou des pardons. Certains bénéficient de saufconduits matérialisés par des « intersignes » accordés par Marion, objets leur permettant de voyager sans crainte, protégés même d’autres bandes concurrentes.



Germain David-Nillet (1861-1932) : La maison de Marion du Faouët ( huile sur toile, vers 1913, Musée du Faouët)



Un rapport officiel de justice nous dresse son portrait :


« ...Une particulière d’une taille de cinq pieds ou environ, cheveux châtaigne roux, une cicatrice au haut du front, des yeux gris, le visage marqué de roussures... »


Une taille plutôt grande pour l’époque et un visage singulier. C’est la seule description objective connue, la légende comblera le reste et en fera une personne belle, autoritaire et charismatique.


La maison de Marion du Faouët, photographie début 20e siècle


Marion comme d’autres membres de la Compagnie Finefont est plusieurs fois arrêtée et emprisonnée. Plusieurs fois elle s’échappe des prisons mal closes de l’époque et grâce aussi dit-on, à la complicité bienveillante de personnes haut-placées. C'est en 1754 que se termine son aventureuse carrière : reconnue dans une rue de Nantes, capturée, elle est jugée à Quimper. Soumise à la question sous laquelle elle restera muette, Marion est menée à la potence place Saint Corentin à
6 heures du soir le 2 août 1755 à l’âge de 38 ans.



« ...La légende qui estompe si souvent les faits réels, a toujours enveloppée Marion dans une aura de poésie bienveillante... » (L.Léna)



Ouvrages de référence :

Laurent Léna historiographe du Faouët, consacre à Marion un chapitre dans son ouvrage « Le Faouët au temps des seigneurs » (1985).

« Marion du Faouët et ses associés » Par Jean Lorédan – Liv’éditions collection Létavia

« Une étrange beauté... Marion du faouët et ses brigands » Par Jean Rieux & Lice Nédélec - Editions Nature et Bretagne GF